Les commissaires du secteur Voices

Pour son retour au Grand Palais, Paris Photo ouvre un nouveau secteur et propose à 4 commissaires de renom de sélectionner des artistes de la scène internationale. Ils sont invités à concevoir une proposition autour de thématiques contemporaines afin de faire (ré)émerger une scène artistique ou une pratique du médium dans un espace partagé. 

Portrait d' Azu Nwagbogu - Crédits: Anastasia Ermolenko

Azu Nwagbogu - Fondateur et Président du LagosPhoto Festival, Commissaire indépendant

« La sélection pour Voices – « Liberated Bodies » - rassemble des artistes qui réaniment les archives en transformant soit une archive existante, soit leur propre archive personnelle, afin de raconter des histoires, ou si ce n'est pas une histoire, simplement une idée d'une vie vécue. En un sens, leur pratique reconnaît l'archive comme un être actif, vivant et respirant, libéré par l'intervention artistique. »

Azu Nwagbogu est un commissaire d'exposition indépendant, intéressé par l'élaboration de nouveaux modèles d'engagement avec les questions de décolonisation, de restitution et de rapatriement. Pour lui, l'exposition est conçue comme un espace expérimental dédié à la réflexion, l'engagement civique, l'écologie et le rapatriement - à la fois tangible et symbolique. Azu Nwagbogu est le fondateur et le directeur de l'African Artists' Foundation (AAF), ainsi que le fondateur et le directeur du LagosPhoto Festival. Il est également l'éditeur d'Art Base Africa. En 2021, Azu Nwagbogu a reçu le prix « Curator of Year 2021 » décerné par la Royal Photographic Society (Royaume-Uni) et a été classé parmi les cent personnes les plus influentes du monde de l'art par ArtReview. En 2021, Azu a lancé le projet « Dig Where You Stand (DWYS) - From Coast to Coast » qui propose un nouveau modèle de construction institutionnelle et d'engagement, avec des questions de décolonisation, de restitution et de rapatriement. L'exposition a eu lieu dans le centre culturel SCCA d'Ibrahim's Mahama à Tamale, au Ghana.

Portrait de Sonia Voss - Crédits: Maurice Weiss

Sonia Voss - Commissaire indépendante

« Qu’elles soient familières ou transitoires, vides ou remplies, lieu de l’exil intérieur ou de la rassurante intimité : les chambres sont souvent investies avec intensité par les artistes, en particulier dans des contextes d’oppression politique où elles constituent un ultime terrain de liberté. Elles invitent à l’introspection, au voyage immobile et à l’expérimentation ; se transforment en théâtre ou en observatoire ; et peuvent, enfin, fonctionner comme métaphore de la photographie même. L’espace « 4 walls » est consacré à la chambre comme lieu de projection, d’expression et de création. »

Sonia Voss est auteure et commissaire d'exposition. Son exploration de la photographie est-allemande l'a amenée à organiser l'exposition « Restless bodies: East German Photography 1980-1989 » (Rencontres d'Arles, 2019; National Gallery of Art, Vilnius 2022) et à s'intéresser à diverses scènes photographiques émergentes derrière le rideau de fer, notamment en Lituanie dans les années 1970 et 1980. Elle a été commissaire pour le Prix Louis Roederer Discovery Award en 2021 aux Rencontres d'Arles. Elle soutient également plusieurs artistes dans leurs projets artistiques et leurs expositions.

Portrait d'Alona Pardo - Crédits: Jenny Lewis

Alona Pardo - Commissaire indépendante

« Le corps est un sujet controversé pour le féminisme. Il a été le lieu de mobilisations autour des droits légaux à l'autonomie, le site de traumatismes et de violences patriarcales, ainsi que le réceptacle d'autres façons de ressentir, d'être et de penser. Pour les artistes, le corps – et par extension les images de corps – est donc un champ de contestation. En parallèle, le collage, ou comme l'artiste américaine Miriam Schapiro l'a nommé, le 'femmage' – un néologisme qui combine l'action féministe avec le collage – est une pratique transgressive, subversive et décentrante qui encourage les perspectives pluri-vocales aux côtés d'une représentation intertextuelle et intersectionnelle. Cette section sera dédiée à l'expérience corporelle des femmes avec pour projet de raconter l'histoire de la libération des femmes à travers la pratique du collage tout en proposant de nouvelles perspectives et perceptions de l'agentivité corporelle. »

Alona Pardo est responsable de la programmation à l'Arts Council Collection, au Royaume-Uni. Précédemment, elle était conservatrice à Barbican Art Gallery de Londres pendant plus de dix ans où elle a organisé des expositions telles que « RE/SISTERS: A Lens on Gender and Ecology » (2023), « Masculinities: Liberation through Photography » (2020),  « Another Kind of Life: Photography on the Margins » (2018), « Dorothea Lange: The Politics of Seeing » (2018), « Richard Mosse: Incoming » (2017) par exemple. Avec un intérêt particulier pour les photographies qui opèrent à l'intersection de l'art, de l'activisme et de la justice sociale, écologique et de genre,  elle participe régulièrement à la rédaction de plusieurs publications et a organisé plusieurs expositions telles que   « Noèmie Goudal: Phoenix » (Les Rencontres de la Photographie, Arles, 2022) ou « The Infinite Woman » prochainement à la Fondation Carmignac.

 

 

Portrait d'Elena Navarro - Crédits: Ricardo Trabulsi

Elena Navarro - Fondatrice de FotoMexico, Commissaire indépendante

« Je désire montrer la vitalité de la scène artistique en Amérique latine, du Mexique à l'Argentine, en explorant aussi bien la photographie historique que les artistes contemporains qui repoussent les frontières du médium. » 

Spécialisée dans le domaine de la photographie contemporaine, Elena Navarro est la fondatrice et directrice de FOTOMEXICO. Sa carrière en conseil et direction artistique porte sur plusieurs projets et festivals. En 2023, elle a présenté « The Serpent Trail » de Maya Goded au Musée Amparo (Puebla, Mexique), une artiste qu'elle représente et avec qui elle collabore sur des projets d'expositions et éditoriaux futurs.

Au cours des dernières décennies, elle s'est concentrée sur la mise en valeur du travail d'artistes et de créateurs mexicains et d'Amérique latine en les mettant en dialogue avec l'Europe, les États-Unis et le reste du monde. Pour ce faire, elle a collaboré avec de nombreuses institutions culturelles, des collections publiques et privées de plusieurs pays telles que la Fondation Cartier pour l'Art Contemporain, la Fondation Aperture, la Fondation Mapfre, l'Institut Moreira Salles, la Collection Pedro Slim, l'International Center of Photography (NY), la Collection Walther et le Museo Nacional de Arte Reina Sofía, entre autres.